Nous mettons en ligne un rapport d'étape daté du jeudi 17 novembre 2016, concernant la pétition que nous avons lancée le 9 octobre dernier et qui a recueilli à cette date, plus de 330 signatures. Sont publiés ici la liste générale des signataires, accompagnée de la liste spécifique des intellectuels, universitaires, écrivains et artistes qui ont choisi, en signant notre texte, de rejoindre notre demande du retrait définitif de l'amendement 132.
Dans une mise en ligne du 13 octobre, l'association bordelaise "Mémoires et partages" reprend les termes de l'appel lancé par l'ITM, dénonçant l'instrumentalisation de l'histoire et de la mémoire dont procède l'amendement 132. Rappelons que "Mémoires et partages" a toujours été à la pointe de la célébration active de la mémoire de la traite négrière si importante à Bordeaux.
Le 10 mai dernier, Outre mer 1ère proposait cette infographie rappelant la pluralité des dates commémorant les mémoires de l'esclavage, dans l'hexagone comme dans les "outre mer". Une pluralité qui existe déjà, dans un équilibre réel. Cette infographie rappelle aussi le tournant qu'a représenté le choix du 10 mai, en référence à la loi de 2001 portée par Christiane Taubira. Une erreur cependant : le 23 mai 1998 n'est pas à l'origine unique de la loi du 10 mai, dont les facteurs sont bien divers.
Dans une tribune publiée dans Le Monde.fr, l'ex-présidente du CNMHE limogée en août dernier, Myriam Cottias, directrice de recherche au CNRS, directrice du CIRESC (Centre international de recherche sur les eclavages), dénonce la gravité de la modification de la loi, et ses présupposés historiques fondés sur une lecture anachronique et idéologique.
Dans une lettre rendue publique à Frédéric Régent (président du CNMHE), Marie-France Astégiani, membre du CNMHE, présidente et porte-parole de l'Association des Descendants d'Esclaves noirs et leurs amis (ADEN94) dénonce avec virulence les méthodes du président du comité, se désolidarise de l'avis favorable émis par le comité à la modification de la loi et reprend les termes de l'appel lancé par l'ITM. Cliquer ci-contre.
Devant ce que nous estimons être une suite de contre-vérités et de visions tronquées de l'histoire dans le communiqué du CNMHE, nous publions à notre tour un communiqué de presse, à nouveau co-signé par Sylvie Glissant, Loïc Céry et Louis Sala-Molins, et en appelons à une amplification de la mobilisation contre l'amendement 132. Le communiqué est publié sur plusieurs supports, dont L'Humanité.fr, Mediapart et Madinin'art.
Le nouveau président du CNMHE depuis septembre 2016, Frédéric Régent, favorable à l'amendement, publie un communiqué de presse au nom du comité : "Avis du Comité national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage sur les journées de commémoration" (cliquer ci-contre).
La pétition, lancée sur la plateforme sécurisée Change.org, est en cours et reprend dans son argumentaire, notre appel du 7 octobre publié dans Mediapart. Parmi les signataires, plusieurs intellectuels de renom, mais aussi tout un chacun se sentant concerné par cette atteinte à la mémoire.
Notre appel est rejoint par deux associations représentatives, le Collectif du 10 mai et le MIR France :
Publiée initialement dans Mediapart puis diffusée sur plusieurs supports, notre tribune dénonce ce recul considérable du dispositif législatif encadrant la célébration des mémoires de l'esclavage, cette privatisation de la loi à des fins privées sans aucune concertation avec les associations représentatives, et cette ratification inédite d'une logique victimaire et d'une scission inadmissibles.
C'est devant un hémicyle désert que le rapporteur du projet de loi sur l'Égalité réelle outre mer, M. Victorin Lurel, présente le mercredi 5 octobre 2016 cet amendement 311 reprenant le 132 déposé par le député François Pupponi. L'association porteuse de cette revendication est nommément citée par le rapporteur, qui critique également de prétendues incohérences du dispositif légal actuel, et très directement, les "insuffisances" de la loi Taubira de 2001.
L’oubli offense, et la mémoire, quand elle est partagée, abolit cette offense.
(Édouard Glissant, Une nouvelle région du monde, 2006)
Après le vote par une poignée de députés à l'Assemblée nationale le 5 octobre 2016 d'un amendement portant gravement atteinte à la célébration des mémoires de l'esclavage, l'Institut du Tout-Monde et un certain nombre d'associations représentatives se sont mobilisés, pour obtenir le retrait de cet amendement qui bouleverse la législation et rompt l'équilibre trouvé en 2001 et en 2006 autour de la question. Ce combat est celui de tous, il n'est pas propre à une communauté, et intéresse tous les citoyens. Cet amendement ne sera définitivement adopté qu'au terme de la navette parlementaire actuellement en cours et des autres lectures du projet de loi dont il fait partie. Il est donc encore temps de se mobiliser et d'alerter les parlementaires sur les enjeux cruciaux d'un tel tournant. L'Institut du Tout-Monde vous propose ici une plateforme évolutive qui vous permettra d'accéder à tous les liens et documents relatifs à ce combat que nous menons, et à son évolution.