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© INSTITUT DU TOUT-MONDE

Page 19, émission de France Ô présentée par Daniel Picouly, dimanche 31 janvier 2016, consacrée au Prix Carbet, que la rédaction de France Ô a pour l'occasion curieusement rebaptisé "Prix Carbet des Caraïbes".

Avec deux entretiens : Ernest Pépin et Gerty Dambury

Voir aussi, sur Outre-Mer 1ère, entretien écrit

avec la lauréate après l'attribution du Prix

Sujet du JT de Guadeloupe 1ère du 23.01.2016 à propos

de la remise du Prix Carbet à Gerty Dambury

DISCOURS DE RÉCEPTION

DU PRIX CARBET PAR

GERTY DAMBURY

Ces remerciements, ce n'est pas moi, Gerty Dambury, qui vous les adresse, mais William Alexander Brown, le personnage principal de l'aventure que je raconte dans cet ouvrage Le rêve de William Alexander Brown.  W.A.B - c'est le surnom que je lui ai attribué - vous remercie, et à lui se joint toute une cohorte d'esprits oubliés qui, je ne sais où exactement, se réjouissent et font bacchanales, ça, j'en suis certaine, d'apprendre que les membres du jury du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde ont accordé de la valeur à leurs existences jugées misérables par leurs contemporains puis à travers les siècles, par d'autres qui les ont jugés peu dignes d'intérêt, au point que près de deux cents ans ans auront été nécessaires pour que leur histoire nous parvienne. 


Voilà qu'après avoir vécu une vie réelle et tourmentée d'esclaves et de récents affranchis dans la ville de New York, ils abordent aux rives de la Caraïbe et qu'ils vont, grâce à vous,  voyager parmi nous pour nous rappeler que les violences de l'esclavage et de la ségrégation n'auront pas anéanti leur désir de liberté ni leur besoin de poésie, d'art, d'imaginaire, n'auront pas réussi à empêcher leur inventivité particulière de venir enrichir le théâtre de l'époque et certainement contribuer à faire naître le premier véritable théâtre américain, en compétition avec les formes traditionnelles que venaient jouer, à New York, les icônes du théâtre londonien en 1821.


Ils se réjouissent et peut-être récitent-ils, en ce moment même, ce vers de Shakespeare qu'ils ont bien souvent interprété :

« Ainsi, voici l'hiver de notre déplaisir

changé en glorieux été par ce soleil de… »

et là, une variation s'impose, ils diraient par ce soleil de Guadeloupe ! et non plus par ce soleil d'York, selon le texte original de Shakespeare ou de New York, comme il est attesté qu'ils l'ont déclamé, apportant des variations malicieuses au texte initial.


Sur les rayonnages de la littérature caribéenne, ces compagnons de scène, à la fois africains américains et caribéens - l'un d'entre eux était de Saint-Vincent, un autre probablement des Iles Vierges -, contribuent à élargir l'espace, me permettant de poursuivre modestement le voyage entamé par Édouard Glissant pour que les littératures caribéennes et américaines, au sens large, se rencontrent, se croisent et se répondent, se créolisant par là.


Je suis heureuse pour William Alexander Brown, James Hewlett et leurs compagnons, qui sont les héros trop longtemps oubliés de cette histoire, des hommes et des femmes se battant contre l'exclusion et le racisme, en pleine période esclavagiste, par le biais du théâtre, quand l'accès aux plateaux leur était refusé.


Heureuse aussi parce que le Prix Carbet vient couronner ce livre au moment où, avec d'autres, au sein de l'association Décoloniser les Arts, je mène une bataille pour interroger le milieu théâtral français sur l'absence de place accordée aux créateurs, auteurs et comédiens des anciennes colonies, qui naissent et vivent sur le territoire français.


Heureuse également pour Erroll Hill, notre voisin Trinidadien qui a écrit une histoire très complète du Théâtre Africain Américain, en contribuant à le relier au théâtre caribéen, en particulier celui de Trinidad au 19è siècle, déjà. Il a fourni un magnifique travail et je n'aurais sans doute pas entendu parler de William Alexander Brown sans les quelques pages qu'il lui avait déjà consacrées.


Je suis heureuse d'imaginer que la vie de ces hommes et ces femmes parviendront, grâce au retentissement du Prix Carbet, à atteindre un public plus large que celui que ne compte habituellement le travail d'écriture de Gerty Dambury, qui, il faut bien l'avouer, ne fait pas grand-chose pour que ses textes circulent davantage, en se plaisant dans la confidentialité.


Et puis, maintenant, je vais être angoissée, à cause de vous. En effet, demeurer confidentielle procure une certaine sérénité. Être mise en lumière par le Prix Carbet risque de me procurer des inquiétudes sur le point de vue des uns et des autres, les réactions des lecteurs, l'attente du prochain livre, la lecture soudaine - peut-être -  de mes précédents livres et la découverte de leur incomplétude, puisque moi-même, ils ne me satisfont jamais tout à fait, raison pour laquelle je continue à écrire, pour arriver à toucher cette porte qui demeure fermée, que l'on entrouvre à peine et qui se referme aussitôt. Qu'y-a-t-il derrière cette porte, finalement ? Quoi ? Et pourquoi la promesse du fruit qu'en tant qu'écrivain on couve du regard est-elle toujours plus intense que sa saveur ?


Grâce à vous, je suis donc passée de l'étonnement à la joie et je vais aborder les rives de l'angoisse, je vous remercie mille fois, de m'avoir permis de vivre toutes ces émotions : étonnement, joie, anxiété et désir de poursuivre afin d'inscrire des pans de notre histoire et de notre imaginaire caribéens dans le Tout-Monde. Merci mille fois.

  

Extrait : « En Guadeloupe, le mouvement de 2009 a été cathartique mais il a été étouffé sous toutes sortes de tentatives, y compris les états généraux de l’Outre-mer, l’année de l’Outre-mer, et ce que je considère être une propagande. Effectivement il y a eu des fermetures d’entreprises mais la société était déjà dans un tel état en 2009 ! La grande crise mondiale a commencé en 2008. Je trouve qu’il est un peu injuste de faire porter à ce mouvement toutes les tares qui sont liées aussi directement à une récession très forte. »

À consulter aussi, ci-dessous : interview de Gerty Dambury

(Outre-Mer 1ère, novembre 2014), pour Les Atlantiques amers

Sur le site Entrée to Black Paris, compte-rendu de la rencontre organisée en mars 2015 par le CNMHE, autour du livre de Gerty Dambury.

SITE DES ÉDITIONS DU MANGUIER

PRÉSENTATION DES ÉDITIONS DU MANGUIER

La formidable histoire de William Alexander Brown, dramaturge noir durant l'esclavage. Entretien avec Gerty Dambury

Le Rêve de William Alexander Brown

Genèse et présentation, par Gerty Dambury

Les autres ouvrages

de Gerty Dambury aux Éditions du Manguier

À PROPOS DE L'OUVRAGE COURONNÉ PAR LE PRIX CARBET

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Page sur Gerty Dambury, "Île en île"

Page Wikipédia de Gerty Dambury

À PROPOS DE GERTY DAMBURY

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Gerty Dambury avait reçu en 2010 une mention spéciale

du jury du Prix Carbet pour l'ensemble de son œuvre :


Le Jury du Prix Carbet, édition 2010, tient à décerner une mention spéciale à Gerty Dambury pour l'ensemble de son oeuvre.

En effet, celle-ci se distingue non seulement par son écriture à la fois ciselée et juste, mais encore par les thématiques qui mettent en valeur la complexité présente de nos sociétés sans occulter la présence des mémoires du monde créole.

En particulier, le jury est sensible à la qualité de la parole que déploie Gerty Dambury dans son oeuvre théâtrale avec un sens soutenu de la poésie de l'existence et une conscience lucide des drames humains qui meurtrissent la condition féminine.

Pour ce qu'elle apporte à la création caribéenne, le Jury du Prix Carbet, rend cet hommage à Gerty Dambury. Résidence Départementale du Gosier (Guadeloupe)

Pour l'ambition d'un projet artistique qui plonge avec lucidité au cœur de la question des identités caribéennes. Comment se constituent-elles entre permanence et exil ? Comment se transforment-elles entre l'ici et l'ailleurs ? Comment s'expriment-elles entre le nous et le yo ?


Pour une œuvre qui s'attache à montrer l'humanisme des peuples qui transcendent les frontières raciales, géographiques, culturelles, ethniques


Pour la vision d'une Caraïbe rebelle qui sert de ferment artistique au monde


Pour la volonté de représenter avec courage l'exil dans toutes ses complexités.


Pour une écriture soucieuse d'explorer avec audace et parfois insolence tous les genres et toutes les formes de la création littéraire et qui fonde la totalité d'une culture émergente de la diversité.


Le jury du prix Carbet réunit à Pointe-à-Pitre a décerné à l'unanimité son édition 2015 à la comédienne, la metteur en scène, la dramaturge, l'essayiste, la nouvelliste, la romancière guadeloupéenne Gerty Dambury.

  

DÉCLARATION DU JURY

Édition 2015 du Prix Carbet de

la Caraïbe et du Tout-Monde,

Guadeloupe 20-23 janvier 2016

Le 26e Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde a été attribué le 22 janvier 2016 à l'unanimité du jury, à l'écrivaine guadeloupéenne Gerty Dambury pour son essai Le Rêve de William Alexander Brown (Éditions du Manguier, 2015).


***

LE 26e PRIX CARBET DE LA CARAÏBE ET DU

TOUT-MONDE ATTRIBUÉ À GERTY DAMBURY,

pour Le Rêve de William Alexander Brown

(Éditions du Manguier, 2015)

  

Sylvie Glissant et toute l'équipe de l'Institut du Tout-Monde remercient chaleureusement le Mémorial ACTe,  les hôtels La Créole Beach et Mahogany Hôtel, Ciné Woulé ainsi que tous ses partenaires :

(Édouard Glissant, Une nouvelle région du monde, 2006)

"Nous avons rendez-vous où les océans se rencontrent..."

  

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