Le trophée remis au lauréat du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde est un tirage de la sculpture réalisée par l'artiste martiniquais Victor Anicet, intitulée Bonbon Chouval.
À propos de Victor Anicet, qui fut un ami d'Édouard Glissant, on se référera utilement à ce portrait, Victor Anicet, céramiste et artiste martiniquais (Full Duck Productions / Mosaic Media, 2008) :
- 2005 : Henri Corbin
- 2006 : Georges Castera
- 2007 : Miguel Duplan
- 2008 : S. et A. Schwartz-Bart
- 2009 : Alain Plenel
- 2010 : Évelyne Trouillot
- 2011 : Léonardo Padura
- 2012 : Karla Suarez
- 2013 : Lyonel Trouillot
- 2014 : Fabienne Kanor
- 2015 : Gerty Dambury
- 2016 : Anthony Phelps
- 2017 : Kei Miller
- 2018 : Estelle-Sarah Bulle
- 2020 : Y. Lahens, E. Stephenson, A. Alexandre
- 2021 : Loran Kristian
- 2022 : Carlos Manuel Álvarez
- 1990 : Patrick Chamoiseau
- 1991 : Dany Laferrière
- 1992 : Daniel Boukman
- 1993 : Gisèle Pineau
- 1994 : Raphaël Confiant
- 1995 : Émile Ollivier
- 1996 : F Morisseau-Leroy
- 1997 : Maryse Condé
- 1998 : René Depestre
- 1999 : Edwige Danticat
- 2000 : Jacqueline Picard
- 2001 : Serge Patient
- 2002 : Frankétienne
- 2003 : Monchoachi
- 2004 : Jamaica Kincaid
Le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde est institué pour récompenser et promouvoir une œuvre de réflexion ou de fiction illustrant l'unité-diversité de la Caraïbe et des Amériques. Le Prix est décerné chaque année au mois de décembre selon les principes ci-après énumérés.
1. Références
Les ouvrages admis à concourir traitent de l'imaginaire ou du réel de la Caraïbe et des Amériques. Les ouvrages devront avoir été édités en langue française ou créole, y compris les traductions dans ces langues, entre le 1er octobre de l'année précédente et le 30 octobre de l'année du concours. Tous les genres sont admis à concourir.
2. Sélection des ouvrages
L'Instance chargée de l’organisation pratique du Prix (l'Institut du Tout-Monde), avec l'aide du Jury, composé de personnalités de la Caraïbe et des Amériques ou de personnalités notamment spécialistes de ces pays, propose une première sélection des productions de l'année participant à la phase finale. La date limite d'envoi des ouvrages sélectionnés est fixée au 1er octobre, le cachet de la poste faisant foi. Le Jury se réunit au mois de décembre et proclame l'ouvrage primé.
3. Travaux du jury et proclamation de l'ouvrage primé
Les travaux du Jury se déroulent à huis clos. La proclamation de l'œuvre primée a lieu lors d'une séance solennelle et publique.
- Miguel Duplan (Martinique, Guyane), Président du jury
- Ernest Pépin (Guadeloupe)
- Patrick Chamoiseau (membre d’honneur Martinique)
- Gisèle Pineau (Guadeloupe)
- Rodolphe Alexandre (membre d'honneur, Guyane)
- Simone Schwarz-Bart (Guadeloupe)
- Christian Séranot (Martinique)
- Lise Gauvin (Québec)
- Nancy Morejon (Cuba)
- Romuald Fonkoua (Paris)
- Alfred Alexandre (Martinique)
- Evelyne Trouillot (Haïti)
- Dominique Aurelia (Martinique)
- Ana Kiffer (Brésil)
Le Prix Carbet, porté par l’Institut du Tout-Monde, récompense chaque année une œuvre de la Caraïbe ouverte aux imaginaires et aux identités multiples en résonance.
La créolisation du monde fonde la vocation du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde dont l’ambition consiste à :
- Contribuer à une meilleure compréhension des phénomènes et processus de créolisation,
- Favoriser la diffusion de l’extraordinaire diversité des imaginaires des humanités, qui s’expriment, se disent, se relayent et se relient, à travers la multiplicité des langues, la pluralité des expressions artistiques et des modes de vie nouveaux.
La créolisation du monde se poursuit, l’humanité se révèle.
Au-delà de la langue, au-delà de la Caraïbe, le Prix Carbet contribue à la promotion d’une autre vision du monde, un monde ouvert, composite, un monde riche de ses mélanges et singularités, un monde éloigné d’un universel généralisant, un tout-monde. Le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde, qui rassemble les sensibilités de nos pays autour des productions littéraires créolophones et francophones, veut contribuer à défendre et à illustrer l'unité-diversité (ainsi que sa première proclamation en 1990 le soulignait) de nos cultures caraïbes.
Fondé à l'initiative de la revue Carbet et placé sous la direction d’Edouard Glissant, qui en a réuni le jury, et concrètement pris en charge par Serge Domi et l’Association Carbet de 1990 à 1993, puis de 1994 à 2006 par Gérard Delver et l'Association Tout-Monde de Guadeloupe, et à partir de 2007 par l'Institut du Tout-monde, le Prix Carbet fêtait en 2009 sa vingtième année d'existence, période pendant laquelle, par un travail de reconnaissance, de mise en relation et d'enseignement, les membres du jury de ce Prix ont contribué à l'ouverture de nos réalités les unes sur les autres et à la reconnaissance de nos littératures. Pendant vingt deux ans, le Prix Carbet de la Caraïbe a été présidé par Édouard Glissant, décédé en 2011. Lors de l'édition 2011 qui s’est déroulée en Guyane, les membres du jury, sous la présidence de la poétesse Nancy Morejon, ont confirmé et adopté définitivement une nouvelle appellation, fidèle au souhait d’Édouard Glissant : « Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde ». Ernest Pépin en est actuellement le président du jury. Le Prix Carbet est organisé tour à tour en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique et en Île-de-France (et exceptionnellement l'édition 2014 s'est déroulée à Cuba).
« Le Prix Carbet de la Caraïbe contribue chaque année à illustrer et raviver la force de création, les imprévus de l’imaginaire, surgis de cet archipel et de ses prolongements, la parole née de tant d’énergies qui là se sont rencontrées et désormais se reconnaissent, entre les visions à grand espace des Amériques et la poussée flamboyante des Afriques.
Les littératures du monde semblent ainsi se parfaire et se compléter, mais comme autant de champs qui seraient des plaques tectoniques, dont les contacts fulgurent, dont les éruptions et les tremblements dessinent pour les humanités contemporaines une géographie nouvelle, à la fois urgente et menacée. Nous ne suivons pas avec rigueur ni précision les tracées de ces avancements, nous ne démêlons pas avec une science impeccable les détours de leurs langages, nouveaux ou traditionnels, composites ou ataviques, créoles enfin, mais nous éprouvons partout l’intuition de leurs nécessaires connivences. »
Édouard Glissant