Sélection médias : JT de Martinique 1ère et ATV du 3 décembre 2017 ; Interview
de Kei Miller par Hanna Roseau sur RCI, journal de 13h du 3 décembre 2017.
Sylvie Glissant et toute l'équipe de l'Institut du Tout-Monde remercient chaleureusement les partenaires de l'édition 2017 du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde.
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« L'authentique Pearline Portious de Kei Miller : un soleil dans une léproserie », par Chistian Tortel (Culturebox, juin 2016)
Entretien avec Kei Miller autour de L'authentique Pearline Portious
à l'occasion du Festival « Étonnants voyageurs » en 2016.
HOMMAGE A MAXIMILIEN LAROCHE
Le jury du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout Monde tient à saluer la mémoire de notre ami, Maximilien Laroche, Maxi, qui nous a quittés il y a quelques mois.
Pour sa contribution à la fondation du prix Carbet en 1990 et sa participation active et inestimable aux travaux du jury qu'il a du quitter à cause de sa longue maladie.
Pour sa générosité, son humour, sa gentillesse , son sens du collectif et sa sensibilité par rapport aux autres lors des travaux du jury.
Pour sa lucidité dans l'analyse critique des littératures de la région.
Maxi est toujours vivant parmi nous.
Pour,
Un roman qui donne voix aux laissés-pour-compte, lesquels, malgré les vicissitudess de la vie ont développé une lucidité intuitive reliant passé et présent,
Pour,
Un roman qui renouvelle la fiction des lieux où se déroulent les vies tumultueuses d'un prolétariat urbain, dont « The Dragon can't dance » et « Texaco » ont été des références incontournables,
Pour,
Un roman envoutant qui convoque le ghetto sans déshumaniser et qui crée des personnages qui, malgré la violence marquant leur vie, manifestent tendresse et dignité,
Pour,
Sa description panoramique des paysages caribéens où la beauté de la verdure côtoie l'immonde du quotidien,
Pour,
Son évocation de l'histoire de l'émancipation de l'esclavage qui reste inachevée, mais qui perdure dans l'imaginaire du peuple sous le nom de Babylone,
Pour,
Sa capacité à capter les rythmes, les nuances, les musiques des langues populaires sans rien perdre de leur authenticité et de leur poésie,
Le Jury de cette 28ème édition du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout Monde réuni en Martinique cette année décerne à l'unanimité son prix au roman By the rivers of Babylon du jamaïcain Keï Miller.
Le Jury tient à souligner la qualité éditoriale de la maison Zulma pour son intérêt manifeste envers les littératures francophones, hispanophones et anglophones des Caraïbes dont plusieurs auteurs se sont retrouvés cette année dans la sélection officielle.
Virginie Brinker, « By the rivers of Babylon : "Ce n'est pas qu'une affaire de cheveux », Africultures, 10 oct.
Deux recensions critiques à lire : par Gladys Marivat dans Le Monde des Livres ; par Virginie Brinker dans Africultures.
By the rivers of Babylon : le roman des mémoires jamaïcaines
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C'est certainement l'un des écrivains majeurs de la jeune génération littéraire jamaïcaine que couronne aujourd'hui le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde. Son éditeur français (Éditions Zulma, « Littératures du monde entier ») le présente ainsi : « Romancier et poète, Kei Miller est né en 1978 à Kingston, en Jamaïque, où il a grandi. Il vit au Royaume-Uni. Depuis L’authentique Pearline Portious, il poursuit une œuvre romanesque aussi éclatante qu’envoûtante sur notre manière de penser et dire le monde. Son troisième roman, By the rivers of Babylon (paru chez Zulma le 7 septembre 2017), a été récompensé par l’OCM Bocas Prize for Caribbean Literature en 2017. » Particulièrement remarqué pour L'authentique Pearline Portious (paru dans sa traduction française par Nathalie Carré chez Zulma en 2016), Kei Miller repose par son œuvre, les problématiques liées à la vision de l'identité caribéenne, telle qu'elle est perçue dans et par le monde. Avec notamment ce premier roman traduit en français en 2016, on retrouve ainsi l'un des thèmes cruciaux choisis par la littérature caribéenne pour dire à la fois les altérations de cette identité, et la difficulté de l'appréhender par un regard de pure extériorité : le thème de la folie (tant étudié par Édouard Glissant avec notamment son personnage de Marie Celat, mais aussi par d'autres écrivains, comme le dramaturge Julius Amédé Laou). By the rivers of Babylon réexpose en un regard endogène et un style percutant, toute la spécificité de l'histoire et de l'identité de la Jamaïque, en se focalisant notamment sur la volonté de restituer ce que furent réellement le Bedwardisme et la religion rastafari. Une restitution qui est une reprise en charge de l'histoire par la littérature, dans la grande tradition de ce qui fonde la littérature caribéenne.