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[Les Grands entretiens de l'Institut du Tout-Monde]
[Les Grands entretiens de l'Institut du Tout-Monde]

Portrait de Beethoven

par Max Wulff (1912)

Portrait par Horneman, 1803

Ce Beethoven de la dernière période, que nous connaissons davantage par la si célèbre Neuvième Symphonie de 1824 que par les ultimes Quatuors (d'une écriture plus complexe) est certainement celui qui continue de fasciner encore aujourd'hui par le caractère presque énigmatique de son esthétique. Une musique écrite pour l'avenir, comme ne s'y sont pas trompés d'ailleurs les compositeurs ultérieurs, venant sans cesse explorer la modernité d'écriture de ces œuvres. Mais au-delà même de ce versant de la postérité des derniers Quatuors, cette musique nous rappelle que la connivence avec l'art de Beethoven est encore largement devant nous, compte tenu de la puissance de la pensée qui se dégage de cette partie singulière de son œuvre. Par leur variété, par leur dynamique propre, ces derniers Quatuors sont issus d'un niveau de création où le compositeur lui-même a dépassé les différentes phases que l'on peut attendre d'un artiste : ces œuvres outrepassent même la « maturation » du style, pour inventer, bousculer les formes et projeter le génie créateur hors de lui-même. En cela, le « dernier Beethoven » est réellement de l'ordre de ce que Glissant nommait « vision prophétique » propre à la création artistique. Et c'est aussi en quoi nous sommes encore les contemporains de cette musique qui nous attend et nous oblige. Selon Victor Hugo, « Ce sourd entendait l'infini » : ces œuvres incomparables sont là pour nous le prouver.


Un grand merci à Bernard Fournier

pour sa disponibilité et sa générosité.

Beethoven en 1823, à l'époque de la composition de la Neuvième Symphonie et de l'opus 127, le premier des ultimes Quatuors

Ferdinand Waldmüller

Les analyses consacrées par Bernard Fournier aux très fameux cinq derniers quatuors (auxquels il faut ajouter la Grande Fugue op. 133), véritables sommets de l'art de Beethoven (tant par la multiplicité de leurs aspects expressifs que par leur éminente modernité), sont particulièrement denses.  Il faudrait se référer à la fois au premier volume de son Histoire du Quatuor à cordes (Fayard, 2000) et à son récent ouvrage À l'écoute des Quatuors de Beethoven (Buchet-Chastel, 2020), pour en avoir une idée satisfaisante. Ces derniers quatuors sur lesquels tant d'analyses ont été faites sont des œuvres empreintes d'une spiritualité intense et caractérisées par des innovations structurelles et esthétiques certainement incomparables avec l'ensemble de l'œuvre. À la fois testament artistique et synthèse d'une pensée vaste, ces quatuors exigeants et démesurés nécessitent une approche méthodique à laquelle aident considérablement les analyses de Bernard Fournier.


Ci-contre, un panorama de l'évolution du style qui caractérise les derniers Quatuors de Beethoven, par Bernard Fournier .

Les deux quatuors de la période médiane sont également évoqués lors de l'entretien : l'opus 74 en mi bémol majeur dit « Les Harpes » et l'opus 95 en fa mineur dit « Quartetto serioso ».


Ci-contre, un panorama de ces deux quatuors médians, par Bernard Fournier.

Beethoven en 1815

Huile de WJ. Mähler,

Musée de Vienne

Beethoven vers 1803, entre l'époque des Quatuors de l'opus 18 (1799-1801) et celle des Quatuors « Razoumovsky » (1806-1808). Il a alors trente-trois ans, et les premières atteintes de la surdité, survenues dès l'âge de vingt-six ans, se sont transformées en de violents bourdonnements d'oreille et d'épouvantables céphalées (il souffre d'une pathologie irréversible de l'oreille interne). Ce sont aussi des difficultés croissantes d'audition et d'échanges avec les autres - des difficultés qui vont s'accélérer périodiquement, pour aboutir à une surdité profonde. En 1802, accablé par son état et proche du suicide, il écrit son célèbre « Testament de Heiligenstadt » mais émerge d'un profond épisode dépressif, résolu à mener à bien son œuvre.

Nous avons par ailleurs longuement évoqué les Quatuors de l'opus 59, dits « Razoumovsky » en raison de leur dédicace au prince Andreï Razoumovsky, alors ambassadeur de Russie à Vienne et commanditaire de ces trois quatuors qui marquent une nette rupture dans l'expression musicale de Beethoven. Dans l'éclairage qu'il adopte, Bernard Fournier réserve à chacun des ces trois chef-d'œuvres des appellations évocatrices : le « Wanderer » pour le N° 1 en fa majeur, le « Janus » pour le N° 2 en mi mineur, et le « Passeur » pour le N° 3 en ut majeur.


Ci-contre, un tableau synoptique établi par Bernard Fournier

à propos de ce triptyque de l'opus 59, les Quatuors « Razoumovsky »

Au cours de l'entretien, nous avons également beaucoup évoqué avec Bernard Fournier à la fois l'héritage et l'émancipation de Beethoven par rapport à ses deux grands aînés dans le champ du quatuor à cordes, Haydn et Mozart.


Ci-dessous, un tableau comparatif établi par le musicologue, à propos de cette double relation d'héritage et d'émancipation, prenant appui sur la déclaration faite par le compte Waldstein, l'un des protecteurs de Beethoven, qui lui dit au moment de son installation à Vienne en 1792, en vue de recevoir l'enseignement de Joseph Haydn : « Recevez des mains de Haydn l'esprit de Mozart. » La transition se fera dès le premier groupe des quatuors écrits par Beethoven, les six quatuors de l'opus 18 composés en 1799 et 1800.

  

Dans ce même Andante ma non troppo e molto cantabile du Quatuor op. 131, Bernard Fournier évoque des sons qu'il nomme « cosmiques », dont l'étrangeté quelque peu « lointaine » peut en effet être assimilée, tout comme au début de l'introduction de la 9e Symphonie, à des sonorités intersidérales - ce qui n'est pas une interprétation hasardeuse quand on se souvient que Beethoven, dans son dernier style, disait s'intéresser à une musique des « sphères ».


Ci-dessous, sur la partition de cet Andante, Bernard Fournier met en relief les intervalles qui évoquent ce caractère d'une sonorité spectrale et cosmique.

Lors de ses conférences, Bernard Fournier illustre son propos par un certain nombre de documents récapitulatifs, mais surtout d'exemples de partitions où il souligne certaines caractéristiques spécifiques. Nous reproduisons ici avec son autorisation un certain nombre de ces documents qui seront complémentaires aux explications qu'il donne au cours de l'entretien.


Ci-contre, tout d'abord le tableau chronologique

récapitulatif qui permet de situer le corpus des Quatuors

dans l'ensemble de la production beethovénienne


Ci-dessous, l'exemple évoqué par Bernard Fournier : au cours de l'Andante (4e mvt., 6e variation) du Quatuor op. 131, intervention d'un élément étranger à l'ensemble, qui sera assimilé. Exemple d'une pensée de l'hétérogène qui s'incarne dans une écriture dialogique.

  

DOCUMENTS complémentaires aux podcasts

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Propos recueillis par Loïc Céry

ENTRETIEN AVEC BERNARD FOURNIER (19 DÉCEMBRE 2020)

Autour de son ouvrage À l'écoute des Quatuors de Beethoven

Les Grands entretiens de l'Institut du Tout-Monde

© INSTITUT DU TOUT-MONDE

(Édouard Glissant, Une nouvelle région du monde, 2006)

"Nous avons rendez-vous où les océans se rencontrent..."