Un grand ami d'Édouard Glissant et de l'Institut du Tout-Monde nous a quittés le 22 octobre dernier : Pierre Oster, grand poète, auteur d'une œuvre exigeante, s'est éteint à Paris à l'âge de 87 ans. Nous lui rendons un hommage fervent, agrémenté de plusieurs documents.
Culture et Traduction. Au-delà des mots sous la direction de Marianne Lederer et Madeleine Stratford (Classiques Garner, 2020),
contenant les actes de la journée d'études « Traductologie, hybridation, créolisation » menée par l'ITM dans le cadre du premier Congrès
mondial de traductologie (Université de Paris-Nanterre, 2017)
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Depuis quelques semaines, est paru dans l'excellente collection « Translatio » de Classiques Garnier dirigée par Marc de Launay et Florence Lautel-Ribstein, l'un des volumes proposant les actes du premier Congrès mondial de traductologie réuni en avril 2017 à l'Université de Paris-Nanterre. L'Institut du Tout-Monde avait pris une part active à ce premier CMT, en coordonnant l'un des ateliers de l'ensemble, au cours d'une journée d'études intitulée « Traductologie, hybridation, créolisation ». Vous pourrez en consulter les différentes contributions au sein des sections « Postcolonialisme » et « Hybridation » au somaire de cet ensemble publié sour le titre Culture et Traduction. Au-delà des mots, sous la direction de Marianne Lederer et Madeleine Stratford. Sommaire complet, sur le site des Éditions Classiques Garnier.
Nous en profitons pour vous rappeler que cette participation de l'Institut du Tout-Monde au premier CMT avait donné lieu à un partenariat avec la SoFT (Société française de traductologie) et la mise en ligne d'un MOOC produit par l'ITM entièrement dévolu à la traductologie, « Parcours de traductologie », que vous pouvez consulter sur notre site.
Retrouvez les différents épisodes de la série « À toute géographie torturée, paroles d'Édouard Glissant » réalisée par Raphaël Lauro pour l'Institut du Tout-Monde dans le cadre du TOMA 2020, diffusée sur RADIO TOMA et disponible en podcasts.
JACQUES COURSIL (1938-2020)
Jacques Coursil nous a quittés, vendredi 26 juin 2020. L'Institut du Tout-Monde perd un ami. Le monde de la culture, de la littérature et de la musique perd avec lui un être exceptionnel qui avait su mener à la fois un parcours de linguiste, de spécialiste des littératures caribéennes et de musicien de jazz accompli.
Nous rendons hommage à celui qui avait entamé avec nous en janvier dernier un cycle nommé « Poétiques d'écrivains ». Un cycle qui demeurera inachevé, dont l'amorce avait été pour nous une nouvelle preuve de l'engagement à nos côtés de cet intellectuel brillant, qui nous avait accompagné l'an passé pour notre colloque sur Le Discours antillais d'Édouard Glissant. Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille.
« Tournée de Grand Large », 7 juillet 2020 (RADIO TOMA)
Hommage à Jacques Coursil
Invités : Sylvie Glissant, Directrice de l’Institut du Tout-Monde, Greg Germain, Directeur de La Chapelle du Verbe Incarné, Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, Jacques Denis, Journaliste à Libération, Serge Domi, Joueur de conque martiniquais dans le groupe Watabwi.
« Tournée de Grand Large », 4 juillet 2020 (RADIO TOMA)
Les Écrans du Tout-Monde, la rencontre d’Édouard Glissant avec le TOMA
L’émission évoque le lien d’Édouard Glissant et son Institut du Tout-Monde avec le théâtre de la Chapelle du Verbe Incarné et son programme : Les théâtres d’outre mer en Avignon de 2003 à 2020. Invités : Marie-Pierre Bousquet et Greg Germain, qui sont à la tête du TOMA ; Sylvie Glissant, directrice de l’Institut du Tout-Monde, Edwy Plenel, fondateur de Mediapart.
Dans le cadre du TOMA (Théâtres d'Outre-Mer en Avignon), l'édition 2020 des « Écrans du Tout-Monde » suscite deux rendez-vous diffusés sur RADIO TOMA, dont vous pouvez écouter ici même les podcasts.
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PROCHAINEMENT, nous vous proposerons un Cycle pluridisciplinaire intitulé « MÉMOIRES ET LITTÉRATURES DE L'ESCLAVAGE : ÉCRIRE LA TRACE » qui s'étendra sur plusieurs mois et débutera (compte tenu des circonstances) par une série de podcasts. Il s’agira de se focaliser sur les statuts particuliers de la littérature face à l’écriture de l'histoire et de la mémoire de la traite négrière et de l’esclavage colonial, en tentant de cerner au gré de séances consacrées aux œuvres-phares de ce champ, la spécificité du discours littéraire à l’endroit de l’esclavage conçu comme fait historique et creuset des sociétés coloniales. Nous débuterons le cycle très bientôt et le programme détaillé en sera largement diffusé à cette occasion.
Édouard Glissant, 10 mai Mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions (Galaade / Institut du Tout-Monde, 2010) :
« Les mémoires des esclavages ne cherchent (…) pas à raviver les revendications ou les réclamations avant toutes choses. Dans le monde total qui nous est aujourd'hui imposé, la poétique du partage, de la différence consentie, de la solidarité des devenirs naturels et culturels (…) dans les diverses situations du monde, nous incline vers un rassemblement des mémoires, une convergence des générosités, une impétuosité de la connaissance, dont nous avons tous besoin, individus et communautés, d'où que nous soyons. Conjoindre les mémoires, les libérer les unes par les autres, c'est ouvrir les chemins de la Relation mondiale. »
L'Institut du Tout-Monde salue par ailleurs le lancement officiel de la Fondation nationale pour la Mémoire de l'esclavage, après une longue phase de gestation. Aujourd'hui, la fondation s'est dotée d'un réel conseil scientifique qui lui permettra potentiellement d'œuvrer dans le sens de ce « rassemblement des mémoires » qu'Édouard Glissant appelait de ses vœux et que l'Institut du Tout-Monde s'attache à faire vivre.
JOURNÉE NATIONALE DES MÉMOIRES DE LA TRAITE,
DE L'ESCLAVAGE ET DE LEURS ABOLITIONS
Depuis sa création en 2006 par Édouard Glissant, l'Institut du Tout-Monde a toujours tenu chaque année le 10 mai, à célébrer à sa façon la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions. Fidèles à l'action inlassable qui fut celle d'Édouard Glissant de son vivant en faveur de la reconnaissance de cette mémoire, nous tenons encore cette année à être au rendez-vous de cette commémoration, même en temps de confinement.
Nous vous proposons cette année un montage vidéo intitulé « Les mémoires des esclavages, de Glissant à Luther King », établi à partir de divers éléments extérieurs, et d'autres documents produits par l'ITM pour sa plateforme en ligne « Les Mémoires des esclavages et de leurs abolitions » (site pédagogique, mémorial virtuel, MOOC). Une vision libre et intuitive inspirée des « monuments de la mémoire » et des « éclats de la parole » par lesquels nous avions fondé en 2013 cet outil numérique.
MANIFESTATION REPORTÉE À UNE DATE ULTÉRIEURE :
Information dès que possible ici même et sur nos réseaux.
C'est ce court film que nous vous proposons aujourd'hui en hommage à Sarah Maldoror. La cinéaste y avait filmé Édouard Glissant au Fort de Joux (dans le Jura), dans la cellule où Toussaint Louverture fut retenu prisonnier jusqu'à sa mort en 1803. Un moment exceptionnel qu'elle avait immortalisé alors que l'écrivain était présent pour la mise en scène de sa pièce Monsieur Toussaint. Vous pourrez également découvrir dans cette archive un entretien tout aussi exceptionnel avec Aimé Césaire (à qui Sarah Maldoror avait eu l'occasion de consacrer pas moins de cinq portraits) filmé au Diamant en Martinique, devant le mémorial « Cap 110 Mémoire et Fraternité » de Laurent Valère. Le document comprend enfin de courts entretiens avec Roland Suvélor et Madeleine de Grandmaison. Lecture des textes par Greg Germain. Un film produit par l'UNESCO (projet « La Route de l'esclave » de Doudou Diene), le Conseil régional de la Martinique et RFO ; nous le mettons en ligne aujourd'hui dans le cadre des archives de l'Institut du Tout-Monde.
C'est une figure du monde culturel qui vient de nous quitter, au milieu de cette épidémie. Sarah Maldoror, première cinéaste métisse, de père guadeloupéen, fut une signature majeure du cinéma francophone du XXe siècle. Elle laisse derrière elle une filmographie abondante, fictions et documentaires de référence. Le CNC avait salué son parcours en 2019, ainsi que le magazine Slate en 2015. Sarah Maldoror fut aussi une figure de la décolonisation de l'Angola et des pays d'Afrique noire dont elle avait épousé la cause dans les années soixante. L'Institut du Tout-Monde rend hommage à une visionnaire de l'expression cinématographique qui avait su porter haut les identités des peuples colonisés. Lors de notre colloque de 2012 « Saint-John Perse, Aimé Césaire, Édouard Glissant : regards croisés », nous avions eu l'occasion de saluer l'itinéraire de Sarah Maldoror que nous recevions alors, avec la diffusion de deux de ses films - le premier, sur Léon-Gontran Damas, le deuxième intitulé « Regards de mémoire », réalisé en 2003.
Ce texte sera également mis en ligne sur le site des Éditions Les liens qui libèrent, qui a publié en 2017 un essai de Marie-José Mondzain, Confiscation. Des mots, des images et du temps. Nous en profitons pour vous rappeler la parution récente de K comme Kolonie à La Fabrique (ouvrage autour duquel nous organiserons une rencontre avec Marie-José Mondzain dès que possible). Enfin, nous en profitons pour vous rappeler le lien vers l'enregistrement de sa contribution à notre colloque de l'année dernière sur Le Discours antillais d'Édouard Glissant.
L'Institut du Tout-Monde et le site officiel ÉdouardGlissant.fr vous proposent en exclusivité une archive exceptionnelle de 1987 : le film court et dense réalisé par Philippe Collage pour la Maison de la Poésie de Paris, Édouard Glissant. Pays rêvé, pays réel. Tourné à Paris au moment de la parution de Mahagony, ce film présente en peu de temps quelques entretiens particulièrement substantiels avec Édouard Glissant, filmé au Jardin des Plantes, à la mythique Galerie du Dragon, au Musée de la Porte Dorée et à son domicile de la rue Furstemberg. C'est là que, dans la convivialité d'un dîner avec pour invités Agustín Cárdenas, Roberto Matta, Félix Guattari et Jean-Jacques Lebel, ont été enregistrées des bribes de conversations assez passionnantes en soi. Et c'est là que Glissant livre quelques analyses fulgurantes à propos du paysage martiniquais dans son lien à l'histoire, ou encore au sujet de l'expression poétique, des notions de migrant nu et de mémoire par la trace, de la relation au créole et au multilinguisme. Sans oublier ses quelques lectures d'extraits de Sel noir et de Pays rêvé, pays réel, sur le ton inoubliable qui était le sien quand il s'agissait de lire la poésie.
Les archives indiquées ici signalent les activités de l'Institut du Tout-Monde menées en dehors des cadres réguliers (Cycles, Séminaire, Mémoires des esclavages, Prix Carbet, Prix et Bourse Édouard Glissant) pour lesquels les archives sont répertoriées au sein des rubriques afférentes (voir ci-contre).